Où est né le scrapbooking ?

En entendant pour la première fois le terme « scrapbooking », l’idée d’une mode anglo-saxonne nous vient rapidement en tête. Anglo-saxonne, c’est indéniable, le terme y a évidemment trouvé son origine. « Scrap » se traduit par « bribes, restes » et « booking » veut dire « enregistrement » (au figuré sens de graver, conserver une trace). Quant à qualifier cette pratique de nouvelle mode, c’est tout simplement faux. Si le mot est assez récent, les preuves de sa pratique remontent, en effet, autour de la fin du XVIIème  siècle et le plus ancien ouvrage de scrapbooking n’est pas américain mais allemand.


Le Scrapbooking : quésaco ?

Le scrapbooking consiste à raconter un événement à partir de collages personnalisés. C’est un peu comme faire un album photos unique. Il ne nécessite pas de qualifications particulières, ni de matériels spécifiques. Bien souvent, c’est la créativité du réalisateur qui rendra l’œuvre originale. Pour ce qui est des matériaux, comme de la mise en forme et de l’expression, on pourra laisser libre cours à son esprit créatif. C’est même toute l’idée. Quant aux moyens engagés, des bribes, des restes, des petits “riens” (“scrap”) qui agencé formeront quelque chose. Il suffit souvent de bien peu pour réaliser de belles créations (fils, rubans, paillettes, masking tape, fleurs séchées…). 


Aux origines : une pratique vieille de plus de 300 ans

Nous savons tous qu’il existe des gens qui consignent par écrit leur journée dans des journaux. Les Américains de la bonne société du XVIIIème siècle, s’adonnaient au collage pour faire le récit de leur journée. Ils collaient des billets de spectacle, ou des articles… dans de qu’on appelair alors leur « common-place book ». Comme nous le disions sur l’accueil de ce site, ce fut également le cas de Thomas Jefferson, 3ème président des États Unis.

Lorsque la photographie a vu le jour au XIXème siècle, celle-ci a vite été intégrée à la pratique. Désormais, la pratique se spécialise un peu et les femmes sont alors majoritairement les seules à faire du collage et du scrapbooking. Les albums se diversifient également : cahier de souvenir, recueil de poèmes… Ainsi, la gouvernante allemande de la reine Victoria (1819-1901) faisait des collages des étapes marquantes de la vie de sa souveraine.

Pendant et entre les deux grandes guerres mondiales, le scrapbooking fut un peu délaissé. Question de priorités. On comprend bien que c’est plutôt un loisir qui requiert une certaine tranquillité d’esprit et même une certaine oisiveté. Ce n’est qu’en 1980, qu’une Mormone du nom de Marielen Christiansen publiera le premier ouvrage américain formalisé de scrapbooking : « Keeping Memories alive ». L’emballement du public américain sera immédiat. Le public du vieux continent attendra 20 ans et les années 2000 pour suivre la tendance.

Aujourd’hui, on trouve chez les scrapbookeurs et scrapbookeuses, des publics et des réalisations variées. Cela va du plaisir amateur d’exprimer une émotion dans le cadre intime du chez soi, à des réalisations faites par de véritables artistes et qui pourraient, ou peuvent même, faire l’objet d’expositions.

Le scrapbooking version 2.0

Depuis quelques années, d’autres dénominations francophones lui sont attribuées avec plus ou moins de succès : « collimage » ou « créacollage » (Québec). Ceux qui la pratiquent se nomment « scrapeurs, scrapeuses, collimagistes ». Ces derniers se réunissent lors des « Croppin parties » pour échanger astuces et bonnes adresses. Dans la ville de Lyon, en 2006, une école de scrapbooking est même née.

Avec le soutien des nouvelles technologie et du passage du papier au mondes des écrans , la digitalisation est venu diversifier l’art du collimage. Ainsi, il est désormais possible pour petits et grands de créer son album sur ordinateur grâce à des logiciels très accessibles. Le Scrapbooking devient, en grande partie, numérique.